Former des gestionnaires de risques
Créé en 1997,
à l’initiative de la Gendarmerie nationale, l’Institut
d’études et de recherches pour la sécurité des
entreprises (Ierse) est un lieu d’échange entre acteurs de
la sécurité publique et privée qui forme des responsables
sécurité/sûreté pour les entreprises à
travers un cursus bien défini.
La mondialisation et la libéralisation
des échanges, l’irruption sur certains marchés de pays
émergents à faible coût de main-d’œuvre
et la concurrence exacerbée qui en résulte font peser sur
nos entreprises une véritable insécurité et menacent
parfois leur existence. Des pans entiers de notre économie sont
à terme menacés.
Pillage technologique ou piratage
de données, intrusions ou ingérences, introduction d’un
cheval de Troie, déstabilisation de l’entreprise par la rumeur
ou la désinformation, vengeance d’un cadre passé à
la concurrence, contrefaçon, actes de malveillance voire sabotages,
vols et démarque inconnue ne sont que quelques exemples des menaces
auxquelles les entreprises sont aujourd’hui confrontées.
Mis en commun des expériences
Ce « spectre de l’insécurité
» ne serait pas complet s’il ne prenait également en
compte un autre facteur déstabilisant pour toute activité
économique ou industrielle : celui des accidents potentiels de
toute nature (incendie, explosion, pollution industrielle, risque sanitaire
ou environnemental), dont la liste ne saurait être exhaustive. C’est
peu de dire que les entreprises évoluent de plus en plus dans des
« espaces à risques ».
Beaucoup d’entre elles, trop nombreuses, surtout
parmi les PME-PMI, n’ont pas véritablement pris conscience
de ce nouveau contexte et c’est pour avoir oublié qu’il
est aussi stratégique d’avoir à ses côtés
un responsable « sécurité-sûreté »
qu’un responsable « qualité » que de nombreux
chefs d’entreprise se trouvent chaque année en difficulté,
voire contraints de mettre la clé sous la porte. Certains, plus
clairvoyants, se sont organisés pour mettre en commun leurs expériences
et mieux se protéger en se regroupant en 1995 au sein du Club de
défense économique de l’entreprise. Ils ont alors rapidement
pris conscience de la nécessité de disposer de l’expertise
des « acteurs institutionnels » de la sécurité
pour mettre en place une véritable formation à l’ingénierie
de la sécurité-sûreté en entreprise.
Appréhender les risques
La Gendarmerie nationale, qui a en charge la protection
des personnes et des biens sur 95 % du territoire national, et de ce fait
la sécurisation de nombreux sites de production et d’activités
industrielles et commerciales, a tout naturellement répondu à
leurs sollicitations et de cette volonté commune est né,
en avril 1997, l’Institut d’études et de recherches pour
la sécurité des entreprises (Ierse). Séduits par
le projet, d’autres partenaires tels que la Direction générale
des Douanes, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, l’université
de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le Medef ont ensuite rejoint les
deux fondateurs, faisant de cet institut un nouveau lieu d’échange
des savoirs entre acteurs de la sécurité publique et entreprises.
Constitué en association loi de 1901, et agréé
en qualité d’organisme de formation par le ministère
du Travail, de la Solidarité et de la Formation professionnelle,
l’Ierse s’est donné pour objectifs :
- de délivrer
aux responsables et futurs responsables de sécurité-sûreté
des entreprises (ou risk managers dans la terminologie anglo-saxonne)
une formation technique, juridique et sociologique appréhendant
l’ensemble des risques et menaces susceptibles d’atteindre l’entreprise,
- de promouvoir la
sécurité des entreprises par des actions de sensibilisation,
des conférences et la participation à des salons ou forums
spécialisés,
- d’effectuer
toutes études et recherches de nature à améliorer
la sécurité-sûreté des entreprises.
Le caractère global et pluridisciplinaire de
sa formation constitue la deuxième originalité de l’institut,
en même tant qu’un véritable atout pour le futur gestionnaire
de risque.
Collaborateur privilégié du chef d’entreprise,
celui-ci doit en effet pouvoir envisager et anticiper toutes les situations
à risques auxquelles peut être confrontée son entreprise,
quelles que soient sa taille et son activité, être capable
de mettre en place ou d’améliorer si nécessaire les
parades ainsi que les plans de secours et de continuité, et enfin
organiser la gestion de la crise lorsque celle-ci survient, afin que l’activité
se poursuive.
Sécurité active et passive des installations,
lutte contre la contrefaçon, intelligence économique, concurrence
déloyale, sécurité des expatriés, risques
industriels, alimentaires ou technologiques sont quelques-uns des thèmes
abordés dans le cadre d’un programme actualisé chaque
année et qui s’attache à prendre en compte toutes les
atteintes potentielles à l’entreprise.
Un rappel du cadre légal
Les auditeurs reçoivent aussi une information
complète sur l’organisation et les missions des services publics
de sécurité, sur les différents aspects du marché
privé, sur les évolutions technologiques dans ce domaine.
Conduite en parallèle et répartie sur l’ensemble de
l’année de formation, une mise à niveau juridique et
réglementaire rappelle aux futurs responsables le cadre légal
dans lequel devra toujours s’inscrire leur action, ainsi que les
règles déontologiques qui devront les inspirer. Une large
part de l’enseignement est aussi consacré à la responsabilité
civile et pénale du chef d’entreprise.
Essentiellement pratique et immédiatement applicable
par le stagiaire dès son retour dans l’entreprise, cette formation
voit aussi se succéder les exercices d’audit, de gestion de
crise, les visites et études de sites et entreprises à risques,
les témoignages et retours d’expérience de praticiens
de la sécurité et de chefs d’entreprise.
Elle se déroule de septembre à juin, à
raison d’une semaine par mois, dans les locaux du Centre d’enseignement
supérieur de la Gendarmerie, à l’école militaire,
à Paris.
Une cohabitation entre seniors et juniors
Chaque promotion compte une
quarantaine d’auditeurs et auditrices, parmi lesquels figurent de
nombreux cadres et chefs d’entreprise, des représentants des
services publics (gendarmerie, police, douane, défense) avec parmi
eux, ce qui est une autre originalité de l’institut, une quinzaine
d’étudiants en DESS de gestion globale de risques et crises
cyndiniques1 de l’université de Paris 1,
dont une partie du programme est intégrée dans celui de
l’institut.
Cette « cohabitation » entre seniors et juniors
et entre représentants du public et du privé fait aussi
de l’Ierse un forum de réflexion prospective en même
temps qu’un «sas» d’échanges particulièrement
fructueux entre administrations publiques et entreprises privées.
L’année d’étude est sanctionnée
par :
- le diplôme
de l’Ierse, décerné par le président de l’Institut,
le directeur général de la Gendarmerie et le président
de l’université de Paris 1, à l’issue d’un
examen organisé en juin et comportant des épreuves écrites
de connaissances professionnelles et juridiques ainsi que la soutenance
d’un mémoire,
- le DESS de gestion
globale de risques et crises cyndiniques, attribué après
soutenance d’un mémoire aux étudiants de Paris 1 dans
le cadre du partenariat liant l’institut à cette université
et aux auditeurs qui, en complément de la formation reçue
à l’Ierse, ont choisi de suivre cette formation de troisième
cycle.
Au-delà de ces diplômes, l’atout majeur
de cette formation à l’ingénierie de la sécurité-sûreté
est véritablement constitué par la « boîte à
outils » immédiatement utilisable avec laquelle les auditeurs
quittent l’institut.
La boîte à outils du «
risk manager »
S’ils occupent déjà la fonction de
responsable de sécurité, elle leur permettra d’appréhender
celle-ci avec une crédibilité accrue et une vision élargie
des vulnérabilités de leur entreprise, et de se repositionner
si nécessaire dans l’organigramme, tant il est vrai qu’il
n’existe de bon risk manager que dans la proximité
immédiate du directeur ou du président.
En recherche de poste ou en phase de reconversion, elle
sera pour tout recruteur un indice de sérieux et de fiabilité
du candidat, en raison même du caractère concret et actualisé
de la formation qu’il a reçue.
Les témoignages et retours d’expérience
des étudiants et des auditeurs qui doivent à cette boîte
à outils, qui leur premier emploi, qui une promotion, qui une reconversion
réussie... sont à cet égard les meilleures preuves
de l’adéquation du programme d’enseignement de l’institut
avec les besoins de nos entreprises. C’est ainsi que d’anciens
auditeurs ou auditrices se retrouvent parfois intervenants ou conférenciers
à l’Ierse !
Pour autant, la formation la plus adaptée et l’expérience
la plus complète ne sauraient aujourd’hui suffire au risk
manager pour être performant. La globalité et la «transversalité»
de son métier lui imposent en effet de s’ouvrir largement
sur l’environnement de son entreprise et de se maintenir en état
de veille permanente pour être en mesure d’anticiper risques,
menaces et crises. Il lui faut, en clair, posséder un bon carnet
d’adresses !
C’est précisément ce que lui apporte
l’Association des anciens auditeurs de l’Ierse, qui, avec plus
de 200 adhérents déjà, constitue pour la profession
un réseau d’aide et d’information particulièrement
actif et efficace.
- La cyndinique est la science du danger
http://www.constructif.fr/bibliotheque/2004-5/former-des-gestionnaires-de-risques.html?item_id=2568
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