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Tout est affaire de calendrier !

Point de foncier, point de construction. Or, s'il faut construire comme annoncé 500 000 logements, il faudra accroître considérablement l'offre foncière, d'autant que l'habitat ne représente que 50 % des consommations de surface. Les besoins étant connus et identifiés, le débat porte en réalité sur la nature des terrains mobilisés.

La mode, et cela n'a rien de péjoratif, est à la densification et au recyclage des terrains déjà urbanisés, pour limiter l'artificialisation des sols naturels en général et agricoles en particulier. Or, comme le disait Cocteau, « la mode meurt jeune, c'est ce qui fait sa légèreté si grave ». C'est pourquoi Constructif, en donnant la parole aux diverses opinions sur ce sujet, vise à montrer, au-delà de l'air du temps et des discours pas toujours en prise avec le réel, que concilier construction massive et frein à l'artificialisation ne va pas de soi. Les principaux obstacles à la densification relèvent en effet de champs multiples :

• le financier, car toutes les études le prouvent, construire dense coûte
• les préférences constantes et fortes des Français pour la maison individuelle, n'en déplaise aux bons esprits
• les comportements réels des acteurs, qui se traduisent dans les faits, pour de multiples raisons, par des densités moindres que prévu par le constructeur
• le cadre juridique : complexité et lenteur des procédures et abondance des recours.

On l'aura compris, sur le couple densité-artificialisation, tout est affaire de méthode et de timing. Il faut en préalable faire croître les densités et accélérer le recyclage des terrains, tout en produisant des biens qui répondent aux attentes des clients.

Ce résultat acquis, l'artificialisation s'en trouvera ralentie, si ce n'est stoppée.

Prévoir une autre séquence conduirait à un blocage de la construction qui, au final, aggraverait encore la crise. Nul n'ose imaginer que quiconque caresse un tel dessein.