Gilles PISON

Professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques (INED), auteur de Atlas de la population mondiale (Autrement, 2023)

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Vieillissement et perspectives de la population mondiale

Le vieillissement démographique affecte, avec une intensité variée, tous les pays du monde. Inquiétant les pays du Nord, cette dynamique sera beaucoup plus rapide dans ceux du Sud où n’existent pas de systèmes de retraite développés. Partout, les pyramides des âges se déforment, tandis que se recomposent les positions relatives des nations. Ainsi, la France, qui était il y a un siècle le plus vieux pays d’Europe, est en passe de devenir l’un des plus jeunes.

La population mondiale vieillit : la part des adultes et des personnes âgées augmente et celle des jeunes diminue. Ce phénomène est lié à l’allongement de la vie et à la diminution de la taille des familles (voir encadré 1). Il est inéluctable, à moins d’un retour à la famille nombreuse d’autrefois, inconcevable à long terme, car il entraînerait une croissance démographique illimitée. Le vieillissement démographique touche toute la planète, mais il est plus ou moins avancé selon les pays. Dans ceux du Sud, il n’en est souvent qu’à ses débuts, mais il devrait prendre une grande importance dans les prochaines décennies. S’y déroulera-t-il comme dans les pays industrialisés du Nord ?

Le vieillissement démographique : définition et causes

On parle de vieillissement des populations, ou de vieillissement démographique, lorsque la proportion de personnes âgées augmente dans une population et que, en contrepartie, celle des jeunes diminue. Ce phénomène, qui concerne un groupe, est à distinguer du « vieillissement » tout court, propre à un individu, et qui se manifeste au fur et à mesure qu’il avance en âge.

Le vieillissement démographique est lié à la diminution de la fécondité et à l’allongement de la durée de vie, phénomènes que toutes les régions du monde ont connus ou sont en train de connaître. Dans le régime démographique qui prévalait autrefois, la fécondité était élevée – autour de six enfants en moyenne par femme – et la mortalité aussi. Il naissait beaucoup d’enfants, mais la majorité d’entre eux mourait avant d’atteindre l’âge adulte – 6 sur 10 n’atteignaient pas 20 ans dans la France du milieu du XVIIIe siècle. La mortalité a baissé depuis, grâce aux progrès de l’hygiène et de la médecine et au développement économique, et les couples se sont mis à limiter les naissances. Ces changements, qui constituent la transition démographique, portent en germe un nouveau régime démographique, avec une fécondité basse – deux enfants en moyenne par femme dans la France du début du XXIe siècle – et une mortalité également basse – moins d’un nouveau-né sur 100 meurt aujourd’hui avant l’âge de 20 ans. Dans les deux régimes démographiques, les naissances et les décès sont à peu près équilibrés et la population n’augmente pas ou que lentement. Les deux régimes se distinguent cependant par des répartitions par âges très différentes. Le régime ancien s’accompagnait d’une population très jeune, avec près de 44 % de la population ayant moins de 20 ans, et 6 % seulement 60 ans ou plus. Le nouveau régime démographique, à supposer qu’il perdure suffisamment longtemps, conduit à terme à une répartition par âge moins jeune (25 % de moins de 20 ans, et 25 % de 60 ans ou plus). Le vieillissement démographique peut cependant encore se poursuivre si la durée de vie continue de s’allonger. La pyramide des âges garde alors la même base, tout en gagnant en hauteur par l’ajout d’étages supplémentaires. Le vieillissement peut aussi s’accentuer si la fécondité, au lieu de se stabiliser à deux enfants en moyenne par femme (le niveau qui assure le remplacement des générations à terme), diminue au-dessous de ce seuil. Les naissances sont alors, d’année en année, moins nombreuses, et la population, qui diminue, est encore plus âgée.

À noter que l’appellation de « pyramide des âges », qui s’explique par l’allure qu’ont longtemps eue ces graphiques, ne se justifie plus aujourd’hui. Son usage risque pourtant de se prolonger pour désigner des formes qu’il serait plus juste d’appeler « cylindre des âges », ou même « toupie » lorsque la base de la pyramide est rétrécie.

À l’origine du vieillissement : la transition démographique

Avant d’examiner l’état d’avancement du vieillissement démographique dans le monde, revenons sur le phénomène qui en est à l’origine, la transition démographique. L’humanité vit une révolution démographique : l’équilibre ancien, marqué par une forte fécondité et une forte mortalité, est remplacé par une situation nouvelle où une faible fécondité est associée à une faible mortalité. La transition démographique, comme s’appelle cette révolution des comportements et des modes de vie, a entraîné une multiplication du nombre des humains ainsi qu’un vieillissement de la population.

La population n’augmentait pas ou que très faiblement jusqu’il y a deux siècles, en raison d’un quasi-équilibre entre les naissances et les décès. De violentes crises de mortalité, au gré des épidémies et des famines, faisaient osciller la durée de vie moyenne entre 20 et 30 ans, en raison notamment d’une très forte mortalité infantile. Il fallait, pour équilibrer cette mortalité, une fécondité moyenne élevée, de l’ordre de 6 enfants par femme.

Cet équilibre a été rompu il y a un peu plus de deux siècles dans le monde occidental. Avec l’essor économique, les premiers progrès de l’hygiène et de la médecine ainsi que la mise en place des grands États modernes, les épidémies et les famines disparaissent progressivement d’Europe et d’Amérique du Nord. La mortalité, notamment infantile, diminue. Les familles étant toujours aussi nombreuses, les naissances excèdent dorénavant les décès et la population s’accroît. Après une ou plusieurs générations, les adultes prennent conscience que la plupart des enfants échappent désormais à la mort. Les enfants deviennent par ailleurs une charge dès lors qu’il faut les envoyer à l’école jusqu’à un âge de plus en plus élevé. Avec la diffusion des idées des Lumières, qui prônent l’individualisme et la critique des contraintes religieuses, un nouveau comportement se répand à travers l’Europe et l’Amérique du Nord : la limitation volontaire des naissances. Le nombre d’enfants par femme diminue. Mais la mortalité poursuivant sa baisse, les naissances restent supérieures aux décès et la population continue d’augmenter. Ce n’est que dans les générations ultérieures que cette croissance se ralentit progressivement, lorsque le nombre de décès se stabilise et est rejoint par celui des naissances. La transition démographique, comme on appelle ces changements des conditions de vie et des comportements, est alors terminée. Dans l’équilibre théorique moderne, qui n’a été observé nulle part mais dont les pays devaient se rapprocher, du moins le pensait-on il y a encore quelques décennies, la fécondité serait proche de deux enfants par femme, et la durée de vie moyenne égale ou supérieure à 70 ans. Les naissances égaleraient à peu près les décès.

Mais, alors que la transition démographique est achevée dans les pays du Nord, aucun nouvel équilibre ne se dessine. Contrairement à ce qu’avaient imaginé les démographes ayant modélisé la transition démographique il y a près d’un siècle, la fécondité, après avoir baissé, ne s’est nulle part stabilisée à deux enfants par femme mais a continué à baisser pour atteindre 1,6 enfant par femme en moyenne en Amérique du Nord en 2023 et 1,4 enfant en Europe [1].

La transition démographique du Sud

Cette histoire que les pays du Nord ont connue, les autres pays la vivent à leur tour, dans un contexte différent lié à un important décalage dans le temps. Leur population s’est accrue de façon plus rapide que celle de leurs prédécesseurs il y a plus d’un siècle. Des taux d’accroissement de l’ordre de 3 % par an (doublement en vingt-trois ans) ont été observés ou le sont encore, alors que dans l’Europe de 1880 à 1914, ceux qui restaient durablement de l’ordre de 1,5 % par an étaient exceptionnels.

La mortalité a déjà beaucoup baissé, y compris dans les pays les plus en retard. La fécondité a aussi baissé, tant spontanément que sous l’effet des progrès de l’éducation et des programmes de planification familiale. Elle se situe au-dessous du seuil de remplacement des générations en 2023 en Asie et en Amérique latine, y atteignant respectivement 1,9 et 1,8 enfant par femme. L’Afrique est le seul continent où elle est encore au-dessus (4,1 enfants par femme en 2023), mais elle y diminue également, sa baisse s’y étant amorcée plus tard. Dans leurs projections, les Nations unies prévoient que, d’ici à cinquante ans, la limitation des naissances sera répandue partout. Le nombre moyen d’enfants par femme serait alors universellement bas. Simultanément, la durée de vie moyenne atteindrait partout au moins 70 ans.

La croissance démographique mondiale devrait ralentir progressivement jusqu’à s’annuler avant la fin de ce siècle. En trois cents ans, de 1800 à 2100, la population mondiale sera passée de 1 milliard d’humains à 10 milliards. Et sa répartition par âges aura été profondément modifiée.

Le vieillissement démographique : un phénomène global mais plus ou moins avancé selon les pays

La pyramide des âges de la population mondiale devrait avoir en 2100 une base plus rétrécie qu’aujourd’hui et des effectifs d’adultes et de personnes âgées beaucoup plus importants (figure 1). Le nombre de personnes de 65 ans ou plus devrait presque tripler, tandis que la population totale n’augmenterait que d’un quart (passant de 8,2 à 10,2 milliards) et que celle des enfants de moins de 5 ans diminuerait de 15 %.

Le vieillissement démographique est plus ou moins avancé selon les continents ou les pays, en relation avec leur ancienneté dans la transition démographique. En Europe et aux États-Unis, qui ont été les premières régions du monde à s’engager dans la transition, le vieillissement est déjà bien entamé, comme l’illustre la forme de leur pyramide des âges, et il devrait se poursuivre dans les prochaines décennies (figure 2). En Chine, le vieillissement démographique est également bien engagé, et la pyramide est rétrécie à la base, les jeunes générations étant moins nombreuses que celles d’âge moyen. Mais le haut de la pyramide ne compte encore que peu de personnes âgées. En Inde, la pyramide se rétrécit à la base et les effectifs des jeunes générations commencent à diminuer. Le Nigeria a, lui, une pyramide des âges toujours en forme de pyramide, avec des générations de plus en plus nombreuses au fur et à mesure qu’on descend l’échelle des âges ; le vieillissement démographique y est encore à venir, mais ce pays va aussi connaître le phénomène prochainement, comme tous les autres en Afrique subsaharienne.

L’âge médian : entre 15 et 50 ans selon les pays

Un indicateur du degré de vieillissement d’une population est son âge médian, âge qui divise la population en deux parties numériquement égales, l’une plus jeune, et l’autre plus âgée. D’après les Nations unies, il est de 31 ans à l’échelle mondiale en 2025 [1], ce qui signifie qu’une personne de cet âge a la moitié de l’humanité plus jeune qu’elle, et l’autre moitié plus âgée. Si on compare l’âge médian des différents continents, il est le plus élevé en Europe (proche de 42 ans en 2025), et le plus faible en Afrique (19 ans) (figure 3). Il varie de 15 à 50 ans selon les pays.

La population du Japon est la plus âgée du monde, avec un âge médian de 50 ans en 2025. L’âge médian est élevé également en Italie et en Espagne, à respectivement 48 ans et 46 ans. Ces pays ont, comme le Japon, une espérance de vie élevée et une fécondité basse depuis plusieurs décennies. La population de la Chine, quoique plus jeune, a une pyramide des âges rétrécie à la base, comme au Japon et en Espagne, mais des effectifs moindres dans le haut de la pyramide, comme déjà mentionné, ce qui explique que l’âge médian y soit plus faible (40 ans). L’âge médian est encore inférieur de 6 ans en Iran (34 ans en 2025). La population y est particulièrement jeune, mais la pyramide a une base rétrécie en raison de la baisse rapide de la fécondité dans les années 1980 et 1990, qui est passée de près de 7 enfants en moyenne par femme en 1980 à 2 en 2000 et à 1,7 en 2023.

Le Niger (15 ans d’âge médian) est l’exemple inverse d’un pays dont la population, déjà très jeune, a encore rajeuni récemment. La fécondité reste élevée, même si elle a commencé à baisser (elle dépassait 7,5 enfants par femme jusqu’en 2013 et a diminué pour atteindre 6 enfants en 2023), et la mortalité des enfants est moins forte qu’autrefois, ce qui a encore augmenté leur part dans la population. Mais le vieillissement devrait s’y amorcer lorsque la fécondité se sera engagée nettement à la baisse. La proportion des personnes de 65 ans ou plus (2,6 % en 2025) y serait de 3,5 % en 2050 d’après les projections moyennes des Nations unies [1].

La France (42 ans d’âge médian en 2025) et les États-Unis (39 ans) montrent deux exemples d’une pyramide presque cylindrique, avec un rétrécissement à la base moins marqué que dans beaucoup de pays du Nord. Le vieillissement, déjà bien avancé, devrait s’y poursuivre sous l’effet de l’allongement de la vie et de la baisse de la fécondité, mais à un rythme moins rapide que dans la plupart des pays développés et aussi des pays en développement. Avec comme résultat notamment que la France, pays le plus vieux démographiquement d’Europe il y a un siècle, est en passe de devenir l’un des plus jeunes (voir encadré 2 et tableau).

Un renversement pour la France : de plus vieux pays d’Europe il y a un siècle, il est en passe de devenir l’un des plus jeunes

Les Françaises et les Français ont été pionniers en matière de limitation des naissances, s’étant mis à la pratiquer dès la fin du XVIIIe siècle, soit un demi-siècle à un siècle avant leurs voisins européens. La France a été en conséquence le premier pays d’Europe à connaître un vieillissement de sa population. Elle était le pays le plus vieux démographiquement d’Europe, et aussi du monde, dans la période d’entre-deux-guerres, il y a un siècle.

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la situation a changé, et la France est devenue l’un des pays les plus féconds d’Europe et du monde développé, et c’est toujours le cas aujourd’hui, malgré la baisse de la fécondité observée ces dernières années, qui touche tous les pays. Les quatre-vingts dernières années de relativement plus forte fécondité en France en comparaison de ses voisins européens ont entraîné un renversement de situation. De pays le plus vieux démographiquement d’Europe il y a un siècle, il est en passe de devenir l’un des plus jeunes, comme l’illustre le tableau.

En 1950, la France fait partie des cinq pays d’Europe à l’âge médian le plus élevé, mais est légèrement devancée par l’Autriche, la Belgique et le Royaume-Uni. Le baby-boom, commencé cinq ans auparavant, a rajeuni la population, et il a été particulièrement vigoureux en France, ce qui explique que le pays ne soit plus alors le pays le plus vieux. En 2025, les cinq pays les plus vieux sont tous d’Europe du Sud (Italie, Portugal, Grèce, Espagne, Bosnie-Herzégovine) ; ces pays cumulent depuis plusieurs décennies records de longévité (sauf la Bosnie-Herzégovine) et records de basse fécondité. En 2100, d’après les projections moyennes des Nations unies [1], les pays les plus vieux seraient l’Ukraine, l’Albanie, la Lituanie, la Pologne et la Macédoine du Nord, en raison d’une basse fécondité ou d’une émigration importante de jeunes adultes vers l’ouest de l’Europe, les deux facteurs se combinant dans certains pays. À noter que deux de ces pays, l’Albanie et la Macédoine du Nord, faisaient curieusement partie des pays les plus jeunes un siècle et demi auparavant, comme nous allons le voir maintenant.

Les cinq pays à l’âge médian le moins élevé en 1950 sont en effet la Moldavie et quatre pays des Balkans, dont les deux que nous venons de mentionner. La mortalité était encore forte à l’époque dans ces pays, et la fécondité était élevée également, plus de 4 enfants en moyenne par femme souvent. En 2025, on retrouve la Moldavie et l’Albanie, qui voisinent cette fois avec trois pays du Nord de l’Europe (Norvège, Irlande et Islande). Depuis que la transition démographique est achevée, les Européennes du Nord ont en effet plus d’enfants que celles du Sud, ce qui explique la relative « jeunesse » de la population des pays du Nord par rapport à la moyenne de l’Europe. En 2100, la France ferait partie des cinq pays les plus jeunes d’Europe avec l’Allemagne, le Portugal, la Hongrie et la Russie. Dans les hypothèses des projections des Nations unies, différents facteurs jouent et se combinent éventuellement pour produire ce résultat, pas forcément les mêmes : pour l’Allemagne, notamment, un taux d’immigration plus élevé qu’ailleurs, et pour la France, une fécondité plus élevée associée à une immigration également importante.

Le vieillissement démographique sera plus rapide au Sud qu’au Nord

Un indicateur de la vitesse du vieillissement démographique est le temps qu’a mis ou que mettra la proportion des personnes de 65 ans ou plus pour doubler dans une population, et passer par exemple de 7 % à 14 % [4]. En France, premier pays à connaître le vieillissement, ce doublement a mis 125 ans (entre 1865 et 1990), alors qu’en Chine, il s’est effectué en seulement 22 ans (entre 2001 et 2023) [5] (figure 5). La transition démographique à l’origine du vieillissement y a en effet été beaucoup plus rapide. Il a fallu seulement 40 ans en Chine pour que la mortalité infantile passe de 200 ‰ à 30 ‰ (de 1950 à 1990), alors que la même diminution a pris plus de 150 ans en France (de 1800 à 1958). Il a fallu seulement 18 ans en Chine pour que la fécondité baisse de moitié, passant de 5 à 2,5 enfants par femme (de 1972 à 1990), alors que la même évolution a pris un siècle et demi en France (de 1760 à 1910). Le même phénomène de vieillissement rapide est en germe dans l’ensemble des pays du Sud pour les mêmes raisons, certains l’ayant connu ou devant le connaître encore plus rapidement que la Chine. En Corée du Sud, en Thaïlande et à Singapour, la proportion des 65 ans ou plus est passée de 7 % à 14 % en 17 ans. En Iran, elle devrait le faire en 18 ans (figure 5).

Anticiper le vieillissement démographique à venir

Dans la plupart des pays du Sud, la baisse de la fécondité a fortement réduit la part des jeunes sans que celle des personnes âgées ait pour l’instant beaucoup augmenté. La part de la population d’âge actif n’a par conséquent jamais été aussi élevée. En Chine, par exemple, la tranche des 20-65 ans, qui ne représentait que 44 % de la population en 1970, a beaucoup augmenté depuis, jusqu’à en représenter près de 66 % en 2015 (figure 6). Cette situation, qui ne durera que quelques décennies, est une opportunité démographique que les pays du Sud doivent saisir pour se développer économiquement tout en se préparant à une population plus âgée dans le futur. Le moment viendra, en effet, où ces actifs très nombreux arriveront à la retraite, augmentant considérablement le poids de la population âgée. Certains pays, où la fécondité a baissé nettement au-dessous du seuil de remplacement des générations, commencent d’ailleurs à réaliser l’ampleur des difficultés à venir et cherchent à relancer leur fécondité.

Les systèmes de retraite des pays du Nord doivent certes évoluer s’ils veulent assurer à leurs seniors de demain des conditions de vie aussi favorables qu’à ceux d’aujourd’hui. Le véritable défi se situe dans les pays du Sud en raison du rythme bien plus rapide du vieillissement démographique à venir. La solidarité familiale s’érode dans ces pays, sans qu’une solidarité collective sous forme de systèmes de retraite soit là pour prendre le relais. Elle reste à inventer si l’on veut éviter que les adultes d’aujourd’hui ne finissent leur vie dans la misère quand ils seront âgés. La question d’une solidarité entre les générations à l’échelle internationale devra sans doute être posée à terme.

Références

  • Nations unies, *World Population Prospects : The 2024 Revision*, New York, division de la population, 2024. http://esa.un.org/unpd/wpp/.
  • Hélène Thélot, « Bilan démographique 2024. En 2024, la fécondité continue de diminuer, l’espérance de vie se stabilise », *Insee Première*, no 2033, 2025. https://www.insee.fr/fr/statistiques/8327319.
  • Élisabeth Algava et Nathalie Blanpain, « 68,1 millions d’habitants en 2070 : une population un peu plus nombreuse qu’en 2021, mais plus âgée », *Insee Première*, no 1881, 2021. https://www.insee.fr/fr/statistiques/5893969.
  • Gilles Pison, « Le vieillissement démographique sera plus rapide au Sud qu’au Nord », *Population et sociétés*, no 457, 2009. https://shs.cairn.info/revue-population-et-societes-2009-6-page-1?lang=fr.
  • Gilles Pison, *Atlas de la population mondiale*, Paris, Éditions Autrement, 2023.
http://www.constructif.fr/bibliotheque/2025-6/vieillissement-et-perspectives-de-la-population-mondiale.html?item_id=7958
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